mercredi 30 mai 2012

Bienvenue

Flashé à circuler à 152 points de QI sur une route  limitée à 100, j'ai tenté de faire ma vie malgré les embûches que la vie jetait devant moi.
C'est ma mère qui m'a "imposé" ce test dont je ne voulais pas vraiment. Je me savais intelligent, mais je ne voyais pas ça comme une aide puisque jamais rien ne sortait de bon de mes neurones.

L'annonce de ce score a été une claque: pourquoi suis-je si mauvais en tout si je suis si "fort" ? Et si c'était justement cette particularité qui me pose ces difficultés ? Comment me changer et être "normal" ? Est-ce vraiment ce que je souhaite, être normal quand je vois ce que ça veut dire ? Est-ce une malédiction ? Dois-je jouer la carte de la solitude, dois-je me fondre dans la masse en reniant ma nature ?

J'ai erré d'échecs en échecs, réels ou ressentis comme tels, et ce dans tous les domaines de la vie. Plusieurs fois je ne voyais plus comment m'en sortir, comment sortir de moi-même, et j'ai frôlé le pire. 

Pendant longtemps mon seul et unique rêve était de partir loin et longtemps en vacances... sans moi.

Ca n'a pas été facile: pour moi la vie est avant tout un parcours du combattant, une course contre moi-même. A présent, je suis un père heureux, et ma vie professionnelle n'est pas si mal. Parti du bas je monte les échelons avec d'autant plus de mérite que j'officie dans le pire cauchemar pour les nôtres: la terrible fonction publique normopensante.

Une heureuse rencontre presque 20 ans plus tard m'a à nouveau interpellé et amené à me pencher sur ma nature, et à comprendre que je n'étais pas seul. Je sais que je peux trouver du plaisir à côtoyer mes semblables, et surtout qu'ils et elles existent. Comment les rencontrer ? Dois-je le faire ? N'est-ce pas une forme de risque ? Pourquoi ne puis-je sortir mon vrai moi de la tanière où  s'est caché ?

Je me rends compte maintenant, par les échanges, les lectures, le net, que je suis tout de même passé à côté de ma vie, que comme nous tous j'ai commis bien des erreurs. Le coyote en moi ne peut plus rester blotti dans sa tanière: il lui faut parcourir l'immense prairie de la vie et des possibles, mais ne pas s'y perdre.

"Carpe Diem", sucez la moelle de la vie mais n'en avalez pas l'os.  (Le cercle des poètes disparus).

C'est le but de ce blog. Si possible partager et échanger autour de nos différences et essayer de se sentir moins seuls dans nos caboches sur-saturées de pensées.